Discussion imaginée....

Publié le par Anthony Tolmann

Discussion à propos de l’école entre 2 extrêmes idéologiques (l’équipe scolaire et un élève qui pourrait-être moi). J’ai imaginé cette conversation en mangeant, comme quoi, on réfléchit peut-être mieux hors contexte. Je vais donc essayer de retranscrire aussi fidèlement que possible cette conversation imaginaire mais réaliste.

En cours, un élève de 3ème demande à son camarade, visiblement futur homosexuel, quelle a été son enfance (histoire de confirmer sa théorie sur l’homosexualité), il pose la question en cours, car il oublie tout le temps de poser la question, alors tant qu’il y pense !

« Et sinon, c’était comment dans ton enfance ? »

Mais, le prof de techno le voit poser la question et l’interpelle ! (j’utiliserai mon prénom)

« Alors Anthony, je ne te dérange pas ? »

Voulant intérieurement faire un bon mot en répondant que « si » il me dérangeait, ce qui était d’ailleurs vrai, j’ai préféré m’excuser… Mais il reprit:

« qu’est-ce que tu lui disais ? »

Pris entre la gêne de dire la vérité et l’envie d’être sincère, ce qui me permettrait peut-être qu’il me laisse tranquille, j’ai finalement répondu la bêtise habituelle de tous les élèves « non rien ».

Mais, (à croire qu’il en avait marre de son propre cours, et souhaitait se divertir) il interrogea mon camarade, qui répondit la vérité.

Lui-même gêné, le prof me demanda le pourquoi de cette question, ce qui me fit répondre

« je m’intéresse à la psychologie d’enfance » (je n’allais pas préciser le pourquoi exact de cette question, tout en espérant que certains comprennent…)

Et là, le prof s’exclama, sur un ton de « connaisseur »:

« Eh bien, vous attendrez la seconde pour vous intéresser à cela, essayez déjà d’avoir de bonnes notes dans toutes les matières, on verra après »

J’avais tellement de choses à répondre à cela ! Mais, dans ce contexte, tout le monde se serait foutu de moi, c’est donc là, où l’envie d’une petite phrase assassine et explicite me vint, mais dans une situation d’infériorité, il est difficile d’avoir l’assurance en soi nécessaire…. Je me suis contenté d’un « nous ne sommes pas obligé d’être tous identiques au même âge, puis il faut s’y intéresser pour apprendre »…. Avec du recul, j’aurais répondu « occupez-vous de ce que je suis, et non ce que devrais me faire être mon niveau scolaire », mais on regrette toujours (quoique dire et admettre cela empêche de s’améliorer).

Il n’a pas aimé cette réponse et m’a envoyé dans le bureau de la « conseillère principale d’éducation » (quel titre pompeux)…

Une fois arrivé, elle a lu le mot dans mon carnet, et je lui ai expliqué brièvement et objectivement.

Elle m’a répondu à peut près la même chose que le prof quant au fait d’attendre la seconde, mais en insistant beaucoup sur la correction, la politesse.

Je lui ai donc répondu qu’elle avait raison, que j’aurais dû attendre, mais que néanmoins, je n’ai pas à patienter jusqu’à la seconde pour m’intéresser à ces choses, que je préfère le ressenti à l’apprit et au formaté.

Elle n’a pas du tout apprécié et m’a répondu « je suis plus au courant que toi de ces choses, j’ai bien plus d’expérience vois-tu »…

Elle ne m’a pas laissé le temps de reprendre, en invoquant le fait qu’il était impoli de répondre « à une personne adulte ».

 Je me suis permis de glisser « au contraire, il serait impoli de ne pas répondre, au moins, je montre que j’ai écouté, et je cherche avec vous, en échangeant, une « vérité » à notre discussion.

Et pour finir, elle m’a répondu « très bien, tu le prend comme ça, donne moi ton carnet, on parlera de ton éducation avec tes parents, car tu es mal partis »….

 

Je voulais exprimer dans cette discussion virtuelle, mon ressenti quant à l’esprit fermé de certains « pro-scolaire » qui ne s’en remettent qu’aux notes, qu’à l’âge… J’ai aussi eu l’occasion de « répondre » à quelques phrases toutes faites qu’on nous rétorque à l’école.

J’ai aussi voulu dire à quel point il peut être important d’échanger, surtout durant l’enfance, ce qui est bien mieux que de rester assis le cul sur une chaise, la tête dans les bouquins.

Plus globalement, j’ai exprimé la frustration qu’on peut ressentir quand on nous juge sur des conventions.

Ce que j’ai écris là est donc de l’imaginé, mais à partir d’un mélange de fait et de personne que j’ai réellement connu dans le cadre scolaire ou non, et de ma propre façon de répondre, de penser, d’agir, de ressentir.

 

Que pensez-vous de cette discussion ?

 

 

Publié dans Texte

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A
Ce que j'en pense, c'est que cette disucssion sort de ta tête : elle est imaginaire, fictive. C'est facile de démontrer n'importe quoi de cette façon.Aucun prof ne répondrait ça et ce n'est pas du tout représentatif de l'enseignement ou quoi que ce soit. Le pire prof du monde te répondrait sûrement "ta gueule, attends la recré pour faire tes études à la con et écoute le cours car t'es là pour ça" mais personne ne t'interdira de t'instruire.Donc voilà, si c'est pour cette raison que tu es aussi con, rassure toi : tu as tout à fait le droit d'apprendre et ça ne te ferait pas de mal.
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A
<br /> Ah moi je t'assure que si, je l'ai déjà entendu.<br /> Sur les critiques personnelles et vulgaires, je répondrait juste que si elles étaient vraies, tu confond intelligence et mémoire...<br /> <br /> <br />
M
Bonjour Anthony,je trouve que dans nos sociétés industrielles actuelles nous ne sommes plus capable de transmettre un savoir qui permet aux gens de s'auto-construire. L'éducation que nous recevons permet, selon moi, de nous préparer à fonctionner pour les entreprises, elle n'est pas faite pour que l'on puisse s'enrichir intérieurement. Lorsque j'étais au lycée j'aimais les cours de philosophie et me posais beaucoup de questions. Mon professeur trouvait que je m'en posais trop et m'a dit :" on ne te demande pas d'être philosophe". Je devais selon lui ne pas réfléchir mais ressortir ce que j'avais appris sur les pensées de philosophes. Il y a certains livres que je trouve éclairant si cela t'intéresse. Erich Fromm a écrit dans son livre " avoir ou être" qu'il y a deux sortes de connaissances, celles que l'on "a", c'est à dire que l'on a apprises par coeur comme dans nos écoles et celles qui nous permettent d'"être", c'est à dire sur lesquelles on s'est interrogé et qui nous ont permises d'évoluer. Nos écoles ne nous permettent pas d'être. Nos sociétés industrielles ne veulent pas que nous soyons mais que nous produisions. Un autre livre que j'aime beaucoup est "Summerhill" de A.S. Neill. Il a mis en place une école où les enfants ont la chance de pouvoir se créer. Voilà je ne sais pas si cela peut t'intéresser. Sinon ton blog me plait.      
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A
<br /> Bonjour Mandolyne !<br /> Merci pour beaucoup pour ton commentaire que je trouve justement très enrichisant.<br /> Tu exprimes parfaitement avec l'exemple de ton prof de philo ce que je dis dans mon article. Je pense moi aussi qu'on nous apprend à l'école à être de bons petits moutons ouvriers et à ressortir du<br /> tout cuit, mais jamais à innover, et d'ailleurs tout cela ne PEUT pas s'apprendre mais se fait en fonction de notre vécu (surtout l'enfance) et de notre base génétique.<br /> Je te dis à très bientôt, n'hésite pas à laisser d'autres commentaires.<br /> <br /> <br />
P
Je crois que cette discussion imaginée est en effet très révélatrice de ce qui se passe à l'école. Les profs et autres "éducateurs" sont là pour appliquer un programme et d'une certaine manière formater. Ils ne veulent pas sortir du cadre de ce programme, ne serait-ce que l'espace d'un instant. Car on peut aussi dire que les disciplines enseignées peuvent servir dans la vie... ou au moins le devraient. Car un autre problème de communication des profs (car c'est bien de cela qu'il s'agit lorsqu'ils rabrouent un élève de cette manière) est de ne pas savoir intéresser leurs élèves. Certes ils enseignent des notions dont l'usage pratique peut ne pas se voir comme cela mais ils manquent parfois tellement d'entrain, d'intérêt pour leur métier et de passion qu'ils sont ennuyeux.Malheureusement, l'éducation nationale ressemble parfois plus à un repère politisé qu'à un lieu où se transmettent des savoirs, de la culture et où l'on prépare l'avenir des élèves... Jamais il n'est nécessaire de demander deux fois aux profs de se bouger pour défendre leurs avantages, leur corporation. Mais pour qu'ils se mobilisent s'intéressent à leurs élèves, c'est parfois plus compliqué. Enfin, il existe bien quelques exeptions notables, mais bien trop rares !
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A
<br /> <br /> Je ne sais pas comment te remercier de ce commentaire Pierre, il est vraiment excellent !<br /> Je vais le mettre en article, tu exprimes très bien ce que je pense moi aussi !<br /> <br /> <br /> <br />